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Journal de Pharmacie de Belgique - 97ème année n° 3 - septembre 2015 7 4. Favoriser l’observance thérapeutique 3,5,7,10→12 Pour favoriser l’adhésion du patient à son traitement, il est essentiel, dès la première délivrance, de lui donner les informations nécessaires à la bonne compréhension et au bon déroulement du traitement et de s’assurer de la bonne compréhension des informations données. Si le patient ne comprend pas la nécessité du traitement ou les explications qui lui ont été données, les risques sont grands qu’il ne suivra pas correctement son traitement. Il est important de communiquer avec le patient, de se baser sur ses connaissances, de prendre en compte ses croyances, d’être attentif à ses craintes et ses questions, de l’impliquer dans la gestion de son traitement en fonction de ses capacités et de ses compétences. La répétition des contacts entre le pharmacien et ses patients atteints de pathologies chroniques est l’occasion d’évaluer régulièrement l’observance thérapeutique. Pour améliorer l’observance thérapeutique, il faut pouvoir identifier les causes de non-observance et y adapter ses interventions. La persistance au traitement requiert également le suivi du patient. Une réévaluation régulière de l’observance du patient, en tenant compte des changements qui peuvent affecter ses attentes, ses préférences et ses priorités, est primordiale afin d’ajuster les interventions à ses nouveaux besoins. De plus, mettre l’accent sur l’observance thérapeutique de façon répétée favorise celle-ci. En fonction de sa cause, on peut distinguer deux aspects à la nonobservance : intentionnelle et nonintentionnelle. La non-observance non-intentionnelle se produit quand le patient souhaite suivre le traitement qui lui est prescrit, mais en est empêché pour des raisons qu’il ne maîtrise pas. Ce peut être parce qu’il ne comprend pas les instructions, qu’il présente des problèmes de dextérité, qu’il oublie de prendre son traitement, par manque d’informations, en raison du coût du traitement … Ce type de non-adhésion sera le plus réceptif aux interventions visant à améliorer les connaissances du patient et sa compréhension et à résoudre les problèmes pratiques (simplification du schéma thérapeutique, aide-mémoire …). La non-observance intentionnelle est une décision délibérée du patient de ne pas suivre le traitement tel qu’il lui a été prescrit, par exemple parce qu’il est sceptique vis-à-vis du traitement ou sous prétexte qu’il se sent bien et pense pouvoir s’en passer. Il faut ici tenir compte des croyances et des préférences du patient qui influencent sa perception du traitement et sa motivation à le suivre. La prise en charge de la non-observance intentionnelle va, en fonction des raisons qui la sous-tendent, nécessiter le recours à des techniques motivationnelles pour faire évoluer le patient vers un changement de comportement qui aboutira à l’amélioration de son observance. L’entretien motivationnel est difficilement applicable en routine. Toutefois, la répétition d’un même message auprès d’un patient réticent peut progressivement le faire évoluer vers un changement de comportement. La compréhension des causes de non-adhésion est déterminante pour envisager des interventions adaptées. Le fait de simplifier le schéma posologique d’un traitement ne sera pas suffisant pour améliorer l’observance d’un patient qui ne croit pas en son utilité. Par ailleurs, les deux aspects coexistent et interagissent fréquemment chez un même patient. Chez un patient peu motivé parce que le traitement s’oppose à ses croyances personnelles, les oublis seront plus fréquents, tandis que les obstacles pratiques seront plus faciles à surmonter chez un patient motivé. De façon générale, la répétition et la combinaison de plusieurs interventions (information et conseil, intégration du traitement dans la vie quotidienne, schéma de médication, simplification posologique, aide-mémoires, autosurveillance  …) sont plus efficaces pour améliorer l’observance à long terme qu’une intervention unique. De même, une approche multidisciplinaire favorise l’observance en renforçant réciproquement les messages des différents prestataires de soins, pour autant que les informations fournies soient cohérentes. La concertation médico-pharmaceutique et multidisciplinaire est une piste pour garantir cette cohérence. 5. En pratique 1,13→16 Plusieurs traitements sont disponibles pour réduire le risque de fractures. Toutefois, pour être efficaces, ces traitements doivent être pris de façon correcte, régulière et prolongée. Une bonne adhésion aux traitements anti-ostéoporotiques s’accompagne d’un gain plus important en termes de densité minérale osseuse, ainsi que d’une réduction significative du risque de fractures vertébrales et non vertébrales. Pourtant, comme c’est le cas pour d’autres affections chroniques, l’adhésion des patients aux traitements anti-ostéoporotiques, y compris le calcium et la vitamine D, est faible. Caractéristiques de l’ostéoporose et de son traitement Différentes caractéristiques de la pathologie et de son traitement peuvent être à l’origine de cette faible adhésion thérapeutique. Tout d’abord, l’ostéoporose n’est souvent pas considérée comme une maladie grave. C’est une maladie généralement asymptomatique dont le traitement ne donne pas de résultats directement perceptibles par le patient. Le traitement de l’ostéoporose est un traitement de longue durée, qui réduit à long terme le risque, la fréquence et la gravité des fractures, mais ne supprime pas ce risque. Une fracture sous traitement reste possible. Pour ces raisons, le patient peut éprouver des difficultés à apprécier la nécessité du traitement et/ou à comprendre ses bénéfices. D’autre part, les modalités d’administration très strictes des biphosphonates par voie orale peuvent influencer l’adhésion au traitement. Or si elles ne sont pas respectées, elles peuvent causer une perte d’efficacité et/ou des effets indésirables gastrointestinaux. Enfin, l’ostéoporose est particulièrement fréquente chez les personnes âgées, lesquelles sont souvent polymédiquées et/ou présentent plus souvent des troubles de la mémoire ou des troubles fonctionnels ou cognitifs, Pratique


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