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Nouvelles-Breves-N15-15-septembre-2015

Nouvelles B 8 rèves N° 15 - 15 septembre 2015 Formation Continue Forte chaleur et pics d’ozone Surmortalité de la population belge Entre le 30 juin et le 5 juillet 2015, les températures élevées et les importantes concentrations d’ozone dans l’air ont engendré une surmortalité de la population belge estimée à 26%. Par rapport aux prévisions de la mortalité attendue entre le 30 juin et le 5 juillet 2015, l’ISP estime à 410 le nombre de décès supplémentaires provoqués par la chaleur extrême et les importantes concentrations d’ozone dans l’air. Avec une surmortalité estimée à 26% sur cette période (c’est-à-dire un quart de décès rapportés en plus par rapport au nombre de décès attendus selon les prévisions), la Belgique a connu un pic de mortalité intense mais de courte durée. L’ampleur du pic de mortalité en Belgique est comparable à celle observée dans des pays voisins comme la France et les Pays-Bas. L’excès de mortalité a touché les hommes et les femmes dans une proportion quasi identique (respectivement +210 décès et +200 décès). Il a concerné tous les groupes d’âge, même si, typiquement, les personnes âgées de 85 ans et plus ont payé le plus lourd tribut, avec 33% de surmortalité. Le taux de surmortalité chez les moins de 85 ans a atteint 24% en moyenne. Avec six jours seulement, la phase d’avertissement « forte chaleur et pics d’ozone » a été de courte durée. Pour autant, les températures particulièrement élevées associées aux fortes concentrations d’ozone dans l’air se sont soldées par une surmortalité plus élevée que lors des pics estivaux précédents. À l’exception de 2006 (23% de surmortalité mais longue période de chaleur), l’excès de mortalité au sein de la population pendant les périodes de chaleur n’a jamais excédé 18% ces dix dernières années. En cas de chaleur intense, la plupart des décès surviennent généralement chez les personnes déjà affaiblies. L’ISP n’exclut donc pas que cet excès de mortalité soit éventuellement compensé par une mortalité plus faible au cours des prochains mois. Info: www.wiv-isp.be A cause de l’action de l’homme sur l’environnement Épidémie de schistosomiase L’homme transforme constamment son environnement, mais ne tient pas toujours compte des conséquences. Mondialement plus de 200 millions de personnes sont atteintes de schistosomiase, une maladie tropicale provoquée par un ver plat, le Schistosoma mansoni. Ce sont surtout les enfants des zones les plus pauvres de l’Afrique sub-saharienne qui sont touchés. Jusqu’aux années 80, le nord-ouest du Sénégal fut épargné. Toutefois, depuis la construction de deux barrages pour promouvoir l’agriculture, une épidémie de schistosomiase a éclaté. Les scientifiques de l’Institut de Médecine Tropicale, de la KU Leuven et du Musée royal de l’Afrique centrale ont constaté qu’elle fut causée par plusieurs souches de S. mansoni qui furent probablement importées par les travailleurs saisonniers des régions voisines. Les chercheurs signalent que les interventions de l’homme sur son environnement favorisent la propagation des maladies parasitaires. Les deux barrages ont été construits dans les années 80 pour promouvoir l’agriculture dans la région aride du Sahel, dans le nord du Sénégal. Un grand nombre de travailleurs saisonniers a été attiré par le développement des plantations de riz et de canne à sucre. Le résultat fut un changement de l’écosystème, de sorte que les escargots d’eau douce se sont propagés à grande échelle. La présence de l’homme et de l’escargot, les deux éléments dans le cycle de vie du parasite S. mansoni ont fait que ce dernier a pu s’établir rapidement. Les scientifiques Frederik Van den Broeck, Tine Huyse et Katja Polman ont étudié la dynamique de cette population parasitaire lors de l’épidémie à l’aide de marqueurs moléculaires. Cette étude montre que le parasite du genre Schistosoma est particulièrement adapté et a profité d’une large vague d’immigration pour élargir son territoire. Les interventions des hommes sur l’environnement stimulent la propagation des maladies parasitaires et doivent être étroitement surveillées pour éviter de nouvelles flambées épidémiques. C’est la première fois qu’une épidémie provoquée par ce parasite a pu être reconstruite, grâce à l’utilisation de marqueurs génétiques. Ces résultats sont importants car, malgré de nombreuses interventions, cette maladie n’a toujours pas pu être éradiquée. Info: article publié dans PLoS Neglected Tropical Diseases le vendredi 14 août (www.plosntds.org, DOI: 10.1371/journal. pntd.0003998)


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