Communiqués de presse

Pertes d’emploi et réductions du temps de travail

Article publié 01-10-12

​​Pertes d'emploi et réductions du temps de travail : la profession de pharmacien en danger

Présentation des résultats alarmants d'un sondage sur l'impact des mesures d'économies sur l'emploi en pharmacie.

Bruxelles, le 1er octobre 2012 – L'APB, l'association des pharmaciens indépendants belges, lance un nouveau cri d'alarme à l'attention du gouvernement suite aux résultats très préoccupants d'un sondage sur l'impact des mesures d'économies sur l'emploi en pharmacie.  

Au printemps dernier, une mobilisation générale du secteur s'était formée contre les sévères mesures de restrictions budgétaires prises par le gouvernement. L'APB avait déjà mis ses interlocuteurs en garde sur le fait que ces mesures auraient sans aucun doute des conséquences sur l'emploi en officine.

D'une mise en garde à une réalité sur le terrain, il n'a fallu que 5 mois pour que le secteur soit plongé dans le chaos et ne subisse déjà les premiers licenciements. C'est ce qui ressort du sondage mené sur  le site web de l'APB entre le 3 et le 12 septembre 2012. En l'espace d'une semaine seulement, c'est au total 900 pharmaciens qui ont participé au sondage (457 répondants néerlandophones et 441 répondants francophones), ce qui représente 21,5% des membres de l'APB. Les résultats sont préoccupants :

  • Un pharmacien sur sept déclare qu'il a déjà dû licencier du personnel (pharmacien, assistant, personnel administratif ou autre) et si la situation économique ne s'améliore pas à court terme, un pharmacien sur deux envisage de le faire.
  • Plus de 3 pharmaciens sur 7 ont réduit le nombre d'heures de travail de leur personnel, alors que le travail administratif prend de plus en plus d'ampleur. Si la situation économique ne s'améliore pas à court terme, plus de la moitié des pharmaciens envisagent de le faire.
  • Les travailleurs partant à la retraite ne sont souvent plus remplacés.

L'APB a d'abord été surprise par l'ampleur de la réaction dans un laps de temps si bref. Comme le souligne Filip Babylon, président de l'APB: «Que pratiquement 900 pharmaciens aient pris la peine de remplir le questionnaire indique clairement qu'il y a un problème. Nous avons toujours maintenu que les mesures d'économies auraient un impact sur la situation de l'emploi en pharmacie, avec les résultats de ce sondage, nous en avons à présent la confirmation et ce n'est que le sommet de l'iceberg ».

A côté des questions posées, de très nombreux commentaires ont également été émis par les participants au sondage. Ceux-ci témoignent d'un profond malaise au sein de la profession. Les inquiétudes portent tout particulièrement sur :

  • La création d'emploi : les mesures d'économies coupent les ailes d'un secteur dont le potentiel en termes de création d'emplois est énorme.
  • Les investissements : sans surprise, la situation invite à la prudence…
  • La qualité de vie : les pharmaciens qui ne peuvent engager prestent de plus en plus d'heures… Depuis quelques années, la qualité de vie se dégrade fortement dans le secteur. 
  • L'avenir : La surcharge de travail et la dégradation de la qualité de vie qu'elle entraîne touchent tout particulièrement les jeunes pharmaciens, mais aussi celles et ceux qui exercent seul(e)s dans leur officine.
  • La motivation : L'angoisse face à l'avenir, la surcharge de travail, le stress qui en découle se traduisent également par un ras-le-bol et une démotivation qui, à terme, pourraient aussi avoir des conséquences dramatiques.
  • La qualité des soins : les mesures d'économies risquent d'être lourdes de conséquences pour la Santé publique également.
  • La surcharge administrative : les mesures entrainent une surcharge administrative et logistique qui est intenable pour le corps pharmaceutique.

En conclusions :

L'impact des mesures d'économies sur l'emploi en officine n'est qu'une partie des problèmes sur le terrain mais pourrait entrainer le secteur dans une spirale infernale. L'équation est simple, moins d'emplois signifie plus de stress, la dégradation de la qualité de vie, la diminution du conseil au patient, … Dans un scénario catastrophe, la situation pourrait même mener à une disparition accélérée des pharmacies en Belgique. Il est pourtant essentiel de se battre pour préserver un lieu où chaque citoyen a facilement accès aux médicaments tout en bénéficiant des conseils essentiels à leur bon usage. L'APB continue son combat pour que la qualité, la continuité et l'accessibilité des soins pharmaceutiques dispensés aux patients soient maintenus et pour éviter le drame social et humain qui est en train de s'amorcer au sein de la profession.

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