Page 11

Annales_Pharmaceutiques_N_09_septembre_2015

Les quatre axes du plan d’action national 1. Une enquête nationale en ligne destinée notamment à récolter vos expériences et attentes, et ce, afin de pouvoir proposer des actions ciblées répondant aux besoins concrets du terrain. Les résultats de cette enquête (brièvement abordés dans ce Focus) seront largement commentés au cours des soirées d’information organisées dans les unions locales. 2. Un cycle de soirées d’information dans les unions locales, en collaboration avec la Police Fédérale et des responsables des zones de police locale. Au cours de ces soirées, les résultats de l’enquête ainsi que des statistiques de la police seront présentés. Vous recevrez également des explications et des conseils visant à améliorer la prévention dans votre officine. 3. En concluant des partenariats avec différents acteurs du secteur de la sécurité, nous voulons offrir des packages intéressants à nos membres à des conditions préférentielles. 4. La création d’un point de contact permanent entre l’APB et la Police Fédérale afin de faciliter la communication et l’échange d’information. Annales n° 9 - septembre 2015 Focus — 11 Focus d’être dirigée par quelqu’un qui connaît notre organisation et nos possibilités et dont les attentes ne sont pas irréalistes. Quelqu’un, en outre, qui est security-minded. L’an dernier, la Police Fédérale indiquait que 660 bandes itinérantes de cambrioleurs étaient actives en Belgique et qu’elle était parvenue à identifier 2.003 des 2.444 membres de ces bandes. Luc Adriaenssens: Tout le mérite en revient à Eddy et à son équipe. Eddy De Raedt: C’est un résultat réjouissant. Notre service a été créé il y a quinze ans, lors de la réforme de la police. Nous avons eu l’opportunité de développer un centre de compétences, d’abord au niveau belge, puis au niveau européen. Grâce à une bonne analyse et la collaboration de nombreux partenaires, nous sommes parvenus à inventorier le phénomène. C’est très motivant, tant pour les policiers que pour les partenaires avec lesquels nous travaillons. Et cette approche donne manifestement des résultats: le nombre de cambriolages en entreprise et en magasin a baissé de façon continue au cours des quinze dernières années. Luc Adriaenssens: Oui, mais les pharmacies figurent dans le top 3 des commerces les plus touchés par les cambriolages. Seuls les night-shops et les bijoutiers courent un risque plus élevé. D’après les statistiques de la police, le risque diminue aussi pour les pharmacies: l’an dernier, on a (de nouveau) recensé moins d’attaques à main armée, de cambriolages et de vols avec violence. Eddy De Raedt: Il ne faut pas faire une fixation sur cette baisse. Si vous êtes personnellement victime d’un cambriolage ou d’une attaque, vous n’avez que faire de ces chiffres. Aujourd’hui, le risque est gérable, mais qu’en sera-t-il demain ? Le monde est devenu un village; cela vaut aussi pour le monde de la criminalité. Si une pénurie de médicaments venait à se déclarer demain dans certains pays, par exemple, cela pourrait avoir un impact sur le nombre de cambriolages dans les pharmacies belges. Il faut rester vigilants, car quand je regarde la liste énorme des auteurs potentiels, prêts à commettre des faits criminels sur notre territoire, je vois bien que le risque reste élevé. Qui sont ces auteurs ? Eddy De Raedt: Pour ce qui est de la criminalité contre les biens, vous avez deux catégories qui sortent du lot. D’une part, vous avez le phénomène international des bandes itinérantes, dont les membres sont surtout originaires des pays de l’ancien bloc de l’Est. Ces bandes pratiquent les formes les plus diverses de cambriolages et de vols. D’autre part, vous avez le phénomène local des bandes urbaines et des jeunes criminels qui sont prêts à commettre un braquage pour un butin relativement faible. Les pharmaciens peuvent être confrontés aux deux catégories de malfrats. Comment décourager des auteurs potentiels ? Eddy De Raedt: Les criminologues font souvent référence à la théorie du criminel rationnel, surtout dans le cas de la criminalité contre les biens. De nombreux délinquants raisonnent en termes de return on investment. Autrement dit, le rapport entre le bénéfice potentiel (le butin) et le risque (d’être arrêté). Si le retour ne fait pas le poids par rapport au risque lié à l’investissement, les criminels rationnels décrochent. Pour les décourager, il faut donc à la fois réduire le butin et accroître le risque d’être arrêté. Une approche sur deux fronts donc ? Eddy De Raedt: Exactement. Ce qui nous ramène à la collaboration. Quand on parle de réduction du butin, ce sont nos partenaires –en l’occurrence les pharmaciens– qui vont prendre le lead. Nous avons alors un rôle


Annales_Pharmaceutiques_N_09_septembre_2015
To see the actual publication please follow the link above