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Annales_Pharmaceutiques_N_09_septembre_2015

Focus — 15 Focus Avez-vous déjà été victime d’agression ou d’un cambriolage ? C’est le cas de deux répondants sur trois. Et même trois sur quatre du côté francophone. Les pharmaciens n’ayant jamais été victimes de faits criminels avancent différentes explications : • Rue commerçante fréquentée, régulièrement une file devant la porte. • Village calme; la pharmacie est située sur la place du village; contrôle social élevé. • Très grandes fenêtres + bon éclairage à l'intérieur, on voit donc tout ce qui se passe à l'intérieur. • Situé à côté d’un café dont la terrasse est très animée. • C’est une question de chance. Annales n° 9 - septembre 2015 De quel type d’agression avez-vous déjà été victime ? Plus de la moitié des pharmaciens touchés ont été victimes –une ou plusieurs fois– de cambriolage, attaque et/ou violence verbale. Le plus marquant: sept victimes sur dix, côté francophone, ont été la cible d’une attaque à main armée (et même plusieurs fois pour plus de la moitié d’entre elles). Les victimes ont-elles fait appel à la police ? Presque toujours, sauf en cas d’agression verbale. Les avis sont partagés pour ce qui est de l’intervention de la police. • Lors des appels aux services de police, notre cas était banalisé. Une réponse telle que «Oh, vous êtes la Xième de la semaine, vous savez Madame » n'a pas sa place ! • Comment obtenir une aide plus rapide de la police ? • Si je n'ai pas de séquelles psychologiques, c'est grâce aux policiers qui sont intervenus, qui ont été très professionnels, très humains et qui ont dédramatisé la situation. Quel type de séquelles avez-vous gardé de votre agression ? Vigilance accrue (91%), Sentiment d'impuissance (53%), Peur d'assurer le service de garde la nuit (52%), anxiété permanente (32%), mauvaise qualité du sommeil (28%). Les agressions laissent des séquelles durables... Ú Après les cambriolages, anxiété et troubles du sommeil au moindre bruit. Ú Je me réveille chaque nuit à l’heure exacte (5h45) où l’alarme s’est déclenchée. Ú Anxiété, le soir, en quittant l’officine, quand il fait noir en hiver et durant les gardes la nuit. Ú Je travaille la peur au ventre depuis l’attaque armée (il y a 13 ans déjà !). Ú Méfiance des personnes inconnues qui sonnent à la pharmacie avec parfois refus de servir le patient bien qu'il soit probablement inoffensif. Ú Sans y penser consciemment, si quelqu'un cogne à la porte ou semble avoir un comportement bizarre, dans l'instant, j'ai l'impression de « fondre » et un frisson m'envahit. Ú Malgré des séquelles psychologiques très lourdes, je continue à travailler faute de personnel (introuvable à cause des agressions). Ú Des cauchemars; incapacité à fermer l’oeil de la nuit quand je suis de garde. Gardez-vous des séquelles psychologiques de cette agression ? Des séquelles nombreuses et importantes ! Plus d’une victime sur trois en subit encore les conséquences. Du côté francophone, cette proportion est même plus élevée, ce qui s’explique par un nombre plus élevé d’attaques à main armée. NON 64 % OUI 36 %


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