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Annales_Pharmaceutiques_N_09_septembre_2015

Annales n° 9 - septembre 2015 Actus — 7 Actus Pacte d’avenir gouvernement fédéral/industrie pharmaceutique « Ne nous vautrons pas dans l’autosuffisance » « L’industrie pharmaceutique innovante en Belgique compte aujourd’hui parmi les meilleures au monde. » Cependant, la concurrence –qu’elle soit intra- ou extra- européenne– est rude. Pour renforcer notre position privilégiée et « protéger la puissance novatrice de nos entreprises », « l’industrie a besoin de perspective et de prédictibilité ». Donner un cadre économique stable à l’industrie pharmaceutique dans notre pays, tout en garantissant aux patients l’accès aux médicaments, tel est l’objectif principal du Pacte d’avenir pour le patient avec l’industrie pharmaceutique signé fin juillet par la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique et les représentants de Pharma.be et Febelgen. Cela dit, Maggie De Block ne se contente pas d’élaborer un cadre budgétaire pluriannuel ni de réduire l’imposition sur le chiffre d’affaires des entreprises concernées. Son Pacte d’avenir ratisse vraiment très large et pourrait –si l’ensemble des mesures annoncées venaient à se concrétiser– avoir des répercussions importantes dans de nombreux domaines, depuis la recherche sur les antibiotiques jusqu’à la transparence sur les donations de l’industrie à des organisations de patients, en passant par la simplification des procédures administratives pour l’importation parallèle ou la mise en place d’applications conviviales pour la publication des notices de médicaments. Nous n’épinglons ci-dessous que quelques extraits du Pacte d’avenir qui intéresseront (plus ou moins) directement notre secteur: - « Nous fournirons davantage d’informations objectives aux prescripteurs, entre autres en collaboration avec EBMPracticeNet via des systèmes électroniques de soutien décisionnel, et nous examinerons s’il est possible d’associer des incitants à la modification effective du comportement de prescription dans le sens de la prescription bon marché ». - « Nous investirons aussi dans des applications simples de soutien décisionnel pour les prescripteurs et les patients, qui seront intégrées aussi bien dans les logiciels des prestataires de soins que dans le dossier électronique des patients ou les smartphones des utilisateurs. Des applications favorisant l’observance thérapeutique devront dès lors être perçues comme une propriété améliorant la qualité d’un dossier de remboursement ». - Le gouvernement souhaite revoir la législation –jugée trop complexe– relative à la publicité pour les médicaments d’automédication. « Chaque publicité doit actuellement être accompagnée de toute une série de mentions obligatoires, ce qui engendre pour risque que les messages réellement importants ne soient pas complètement perçus par le public. » - « Nous chercherons une réponse adéquate à la problématique des médicaments indisponibles. Entretemps, on intégrera au sein de l’afmps un portail interactif central permettant une gestion et une communication efficaces quant aux indisponibilités. Les systèmes informatiques pouvant réduire le risque d’indisponibilités pourront compter sur le soutien politique et administratif nécessaire. » Rappelons, pour conclure, que dans un APBFlash daté du 31 juillet, nous avions déjà abordé brièvement la question de l’impact des différentes mesures prévues notamment pour accroître la concurrence sur le marché postbrevet –un impact sur les revenus et stocks de l’officine qui, en première analyse*, devrait rester limité. A cet égard, ajoutons que le pacte stipule que « si les mesures devaient avoir un impact sur les prestataires de soins (…), leurs représentants seront impliqués aussi bien dans l’élaboration de ces mesures que dans leur mise en oeuvre. » Dont acte. * Cette première analyse réalisée par notre statisticienne Kristien De Bruyn peut être consultée sur MyAPB (mot clé: pacte d’avenir). Médicaments illicites ou contrefaits Quantités saisies en hausse dans notre pays Malgré les mises en garde et les campagnes de sensibilisation, l’achat de médicaments en ligne sur des sites illégaux semble fortement progresser chez nous. Un bon millier de colis postaux interceptés par l’afmps en 2012, près du double en 2013, plus de 3.700 en 2014 et, pour les 5 premiers mois de cette année, une hausse de 60% par rapport à la même période l’an dernier. Par ailleurs, les internautes ne se contentent plus d’acheter des produits amaigrissants ou traitant les troubles de l’érection. Toutes les catégories de médicaments sont désormais concernées. L’entrée en vigueur, cet été, d’un logo européen permettant d’identifier les sites web légaux de pharmacie saura-t-elle inverser la tendance, et ce, alors que les méthodes de recrutement de clients se diversifient et s’appuient de plus en plus sur les réseaux sociaux ?


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