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Annales_Pharmaceutiques_N_09_septembre_2015

Focus Eddy De Raedt (Commissaire en chef à la Police Fédérale) et Luc Adriaenssens (Directeur général de l’APB) « Il ne faut pas se laisser endormir » L’APB et la Police Fédérale travaillent ensemble à un plan d’action national visant à renforcer la sécurité des pharmacies. Entretien avec les deux architectes de ce projet de collaboration. Comment se fait-il que vous vous connaissez ? Luc Adriaenssens: Après mes études de pharmacie, j’ai suivi un (Master of Business Administration et je me suis orienté vers d’autres secteurs que la pharmacie. D’abord dix ans dans le secteur de la photo, chez Spector Photo Group, puis on m’a proposé un poste de direction chez Securitas, une entreprise de gardiennage, où je suis resté 15 ans. Durant cette période, j’ai aussi présidé la ‘Commission gardiennage’ au sein de l’APEG, l’Association Professionnelle des Entreprises de Gardiennage. Chez Securitas, j’étais responsable de missions pour des groupes cibles très divers qui avaient des besoins spécifiques en matière de sécurité. Les dernières années, c’était, par exemple, de très grandes entreprises comme Belgacom, Electrabel, l’ambassade américaine ou le SHAPE (le QG militaire de l’OTAN). Pour résoudre ces besoins liés à la sécurité, il faut collaborer avec tous les partenaires concernés, donc aussi la Police Fédérale. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance d’Eddy. Maintenant que je travaille à l’APB, je lui ai demandé de collaborer à un plan d’action national visant à améliorer la sécurité en pharmacie. Eddy De Raedt: Et j’ai bien volontiers accepté sa proposition. A la Police Fédérale, je suis à la tête de la Direction centrale de la lutte contre la criminalité grave et organisée contre les biens: cambriolages, attaques à main armée, vols avec violence et autres faits apparentés. Des phénomènes auxquels les pharmaciens aussi sont confrontés. Comment votre service aborde-t-il ces questions ? Eddy De Raedt: Notre équipe compte une septantaine de personnes, qui composent différentes équipes, chacune responsable d’un phénomène criminel spécifique. Dans un premier temps, nous tentons de bien analyser le phénomène. Qui sont les auteurs ? Quel est leur mode opératoire ? Où ? Quand ? Combien ? C’est notre première tâche. Sur base de cette analyse, nous proposons des actions concrètes. Le 10 — Focus Annales n° 9 - septembre 2015 concept de « sécurité intégrale » est ici fondamental : une approche intégrale doit s’intéresser à tous les maillons de la chaîne de sécurité. Le travail est important. Mes collègues ne font pas eux-mêmes ce travail d’enquête, mais ils coordonnent et soutiennent les enquêteurs sur le terrain. Des mesures préventives sont également nécessaires. Et ce doit être une approche intégrée, en collaboration avec les différents partenaires concernés. Nous travaillons ainsi depuis des années avec le secteur financier. Lorsque nous les informons sur une nouvelle tendance criminelle dans leur secteur, ces infos sont utilisées par leur fédération, Febelfin. Inversement, nos partenaires peuvent aussi nous transmettre des informations précises. S’il s’agit d’informations opérationnelles, nos collègues de la police locale doivent aussi être mis au courant. Luc Adriaenssens: Le quatrième pilier de notre plan d’action vise précisément à développer un tel partenariat; à créer un point de contact permanent entre l’APB et la Police Fédérale. Je suis convaincu que cela sera très utile pour notre profession. Eddy De Raedt: Et l’APB a l’avantage


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