Dialogue Photo Chronilux
Interview de Céline Mostade, coordinatrice du projet pilote de soins intégrés Chronilux
Un projet énorme, complexe, prenant et hyper passionnant !
En mars, notre consoeur
Marie Van De Putte nous présentait
le projet Zorgzaam Leuven. Ce mois-ci,
cap sur le Sud pour découvrir
Chronilux, le plus grand projet pilote
de soins intégrés du pays en termes
de couverture géographique.
Ce 30 avril prendra fin l’une de ses
premières actions concrètes à
l’attention de la population : la
campagne de dépistage du
diabète dans les pharmacies de
Neufchâteau. Une action test, aux
premiers résultats prometteurs,
qui se déroule en « terrain connu »
pour Céline Mostade, la
coordinatrice de Chronilux.
Vous êtes donc pharmacienne de
formation ?
Oui. Et j’ai toujours travaillé en officine
– depuis 2002 jusqu’au moment où
j’ai repris la coordination du projet.
Chronilux a démarré en 2015 suite à
l’appel à projets pilotes lancé par les
autorités fédérales, mais je n’en suis la
coordinatrice que depuis l’an dernier.
Sans doute n’est-ce pas tout à
fait le fruit du hasard si l’une des
premières actions menées dans
le cadre de Chronilux est une
32 — Dialogue Annales N° 4 - avril 2019
campagne de dépistage du diabète
organisée en pharmacie ?
Etant donné mon expérience
professionnelle, il est évident que c’était
une action plus facile à mettre en place
que d’autres. D’autant qu’au départ, je
n’avais pas d’expérience particulière en
coordination de projets…
Avec quelques mois de recul, la fonction
vous plaît ?
La coordination est complexe, car
le projet est énorme. C’est donc une
fonction très prenante, qui dépasse
largement un temps plein. En tant
que coordinatrice, je dois sans cesse
endosser plusieurs casquettes,
dans des domaines très variés… J’ai
heureusement la chance de pouvoir
faire des formations. J’en ai notamment
suivie une en gestion de projet à l’ULB.
J’ai aussi la chance de bénéficier du
coaching d’une personne qui avait
participé à la gestion d’Icapros, un projet
transfrontalier de prévention et de
promotion de la santé cardiovasculaire
mené il y a quelques années dans le
cadre du Programme européen Interreg.
Par ailleurs, je bénéficie également
du soutien actif de plusieurs
partenaires du consortium, qui m’ont
accompagnée depuis le début. Comme
cela faisait deux ans que le projet
était lancé lorsque je suis arrivée, ils
m’en ont expliqué tous les tenants
et aboutissants. J’ai eu droit à une
véritable formation accélérée qui m’a
énormément aidée. Leur confiance est
une source de motivation et une belle
reconnaissance de mon travail.
Si la fonction est très prenante, elle
est aussi vraiment passionnante. Le
cerveau n’arrête jamais de travailler
et de produire de nouvelles idées !
Et puis, c’est très enrichissant de
rencontrer énormément de gens, de
milieux différents, et de découvrir
les réalités de terrain de chacun.
Cette ouverture vers les autres
professionnels est une formidable
richesse.
Cette ouverture fait-elle défaut à
l’officine ?
En la quittant, je me suis vite rendue
compte que les pharmaciens n’ont pas
connaissance de tout ce qui existe sur
le terrain pour aider les patients. Ni
de tout ce qui peut les soutenir dans
leur travail. Ils pourraient notamment
s’appuyer sur d’autres professionnels
ou d’autres services. Mais pour ce