Tableau 3: Efficacité des différentes classes médicamenteuses sur les symptômes de la rhinite allergique 17
Début de l’effet Effet sur les symptômes
la loratadine, la cétirizine passant dans le
lait maternel 18.
Peu de données sont disponibles en ce
qui concerne l’administration locale
d’antihistaminiques ; les corticostéroïdes
locaux, qui semblent tous sans danger,
sont donc à préférer 18. Les gouttes
oculaires de cromoglicate et le rinçage
nasal sont les options les plus sûres
durant les trois premiers mois de la
grossesse. Tous deux doivent être
utilisés plusieurs fois par jour. Les
décongestionnants sont à éviter. Trop
peu de données sont disponibles
pour recommander l’utilisation de
l’ipratropium et du montelukast.
3.5. Quel traitement pour les enfants ?
Les enfants métabolisent moins bien
les médicaments que les adultes
car les enzymes hépatiques ne sont
pleinement actives qu’à partir de 10 ans.
Cependant, l’élimination rénale est
déjà bien développée. Par conséquent,
les antihistaminiques qui ne sont pas
métabolisés, mais qui sont excrétés
sous forme inchangée dans l’urine, sont
à préférer. Pour les médicaments par
voie orale en vente libre, il s’agit de la
cétirizine plutôt que de la loratadine 19.
Les antihistaminiques peuvent être
administrés localement à partir de 3 ans
(Livostin® spray nasal).
Un corticostéroïde avec une faible
biodisponibilité par voie nasale, à
faible dose, peut aider en cas de
congestion nasale. Le spray nasal de
mométasone est indiqué à partir de
3 ans (1 pulvérisation 1 fois par jour) et
la fluticasone en spray nasal à partir de
6 ans (jusqu’à 2 pulvérisations une fois
par jour, puis 1 par jour). Toutefois,
en-dessous de 18 ans, ces médicaments
ne sont disponibles que sur prescription,
l’AFMPS ayant fixé l’âge minimum de
18 ans comme condition pour le passage
des corticostéroïdes par voie nasale
du statut « sur prescription » au statut
« OTC » 20.
3.6. Immunothérapie allergénique ou
désensibilisation
Les patients atteints de rhinite
allergique modérée à sévère qui ne
répondent pas ou insuffisamment au
traitement médicamenteux sont éligibles
pour une cure de désensibilisation.
L’immunothérapie allergénique modifie
l’évolution naturelle des affections
allergiques. Elle réduit la gravité des
symptômes, ce qui confère au patient un
effet préventif à long terme.
L’immunothérapie consiste à administrer
des extraits d’allergènes par voie
sous-cutanée ou sublinguale. Elle
comprend une phase d’initiation et une
phase d’entretien. Pendant la phase
d’initiation, qui dure plusieurs mois,
l’administration est hebdomadaire ou
bihebdomadaire. La concentration de
l’allergène est lentement augmentée
jusqu’à la dose optimale. Au cours de la
phase d’entretien qui dure de 4 à 5 ans,
Journal de Pharmacie de Belgique - 10 101ème année n° 1 - mars 2019
cette dose optimale est généralement
administrée une fois par mois 21. Les
symptômes peuvent déjà diminuer
après quelques mois. Une amélioration
supplémentaire peut survenir jusqu’à
2 ans après le début du traitement. La
disparition des symptômes est rarement
complète.
Une bonne motivation du patient est
nécessaire car il doit rester sous contrôle
médical pendant une demi-heure après
chaque injection en raison du risque de
réaction anaphylactique.
4. Soins pharmaceutiques
Etant donné que les patients qui souffrent
de rhinite allergique considèrent
souvent que leurs symptômes ne sont
pas suffisamment sévères que pour
justifier une visite médicale et que de
nombreux médicaments sont disponibles
sans prescription, le pharmacien a
un rôle important à jouer auprès de
ces patients. Pour ce faire, il évalue la
demande du patient et décide avec lui
de la meilleure option thérapeutique.
Un plan thérapeutique clair indique
au patient quand il peut réduire son
traitement ou au contraire l’intensifier.
Les cas complexes ou lorsque d’autres
diagnostics sont possibles sont référés
au médecin 22. La Figure 5 présente
un schéma de renvoi du patient vers le
médecin et le Tableau 4 les directives
de renvoi du patient vers le médecin.
Symptômes
oculaires
Eternuements Démangeaisons Rhinorrhée Congestion
Cromoglicate oculaire Variable + + +
Antihistaminique oral 1 h ++ ++ +++ ++ + / -
Antihistaminique nasal 15 min - ++ ++ ++ +
Décongestionnant nasal 5 à 15 min - - - + +++
Corticostéroïde nasal 12 h ++ +++ +++ +++ ++
Corticostéroïde oral ? ? +++ +++ +++
Ipratropium nasal 15 à 30 min - - - ++ -
Antagoniste des
++ - - + ++
leucotriènes oral
Légende : - : pas d’effet ; + / - : effet douteux ; + : effet modéré ; ++ : effet acceptable ; +++ : bon effet
Pratique