FICHE PHARMACOLOGIQUE
Benralizumab (Fasenra®), voie sous-cutanée
Journal de Pharmacie de Belgique - 48 101ème année n° 1 - mars 2019
Fiche pharmacologique
cellules tueuses naturelles (NK). Cela
provoque l’apoptose des éosinophiles et
des basophiles par cytotoxicité cellulaire
dépendante des anticorps (ADCC) accrue,
qui réduit l’inflammation éosinophilique.
L’absence de fucose dans le fragment
Fc du benralizumab se traduit par une
affinité élevée pour les récepteurs
Fc-ỵ-RIII s à la surface des cellules
immunitaires effectrices, telles que les
Termes MeSH
Benralizumab ; Antibodies, monoclonal ;
Asthma ; Therapeutic use ;
Administration and dosage ; Adverse
effects ; Contraindications ; Drug
interactions ; Humans.
Benralizumab ; Anticorps monoclonaux ;
Asthme ; Usage thérapeutique ;
Administration et posologie ; Effets
indésirables ; Contre-indications ;
Interactions médicamenteuses ;
Humains.
Caractéristiques générales
Groupe pharmacologique 1,2
• Autres médicaments à usage
systémique pour des affections
respiratoires obstructives.
• Code ATC : R03DX10.
Conditionnements disponibles 1,2
• Une seringue préremplie contenant
30 mg de benralizumab dans 1 ml de
solution pour injection.
• Mode de délivrance : sous prescription
médicale.
Indications 1,2
Asthme sévère à éosinophiles
• Traitement de fond additionnel
chez l’adulte de l’asthme sévère à
éosinophiles non contrôlé malgré une
corticothérapie inhalée à forte dose
associée à des β-agonistes de longue
durée d’action.
Propriétés pharmacologiques 2,6
• Le benralizumab est un anticorps
monoclonal humanisé (IgG1, κ),
afucosylé* anti-éosinophiles produit
dans des cellules ovariennes
de hamster chinois (CHO) par la
technologie de l’ADN recombinant. Il se
lie, avec une affinité et une spécificité
élevées, à la sous-unité alpha du
récepteur humain de l’interleukine 5
(IL-5Rα) situé à la surface des
éosinophiles et des basophiles.
* Les anticorps monoclonaux afucosylés sont
des anticorps monoclonaux qui sont modifiés
de sorte que les oligosaccharides dans le
fragment Fc de l’anticorps ne contiennent
plus d’unités de sucre fucose. 6
Phénotypage de l’asthme en fonction des biomarqueurs inflammatoires :
asthme à éosinophiles
• L’asthme est défini et diagnostiqué sur base d’une combinaison de symptômes
cliniques et d’anormalités physiologiques, le plus souvent sans tenir compte de
marqueurs pathologiques ou biologiques. La définition physiologique de l’asthme
est cependant relativement aspécifique, à savoir une hyperréactivité bronchique
qui provoque une bronchoconstriction et l’apparition de symptômes tels que
dyspnée, toux et sifflements respiratoires. 3
• Les 2 phénotypes inflammatoires importants qui ont une valeur pronostique
et thérapeutique sont l’asthme à neutrophiles et l’asthme à éosinophiles.
Le phénotype le plus fréquent dans une population générale de patients
asthmatiques est le phénotype éosinophilique défini par la présence d’au moins
2 à 3% d’éosinophiles dans les crachats. 3-5
• L’identification des biomarqueurs caractéristiques des différents phénotypes
d’asthme devrait faciliter le choix du traitement le plus susceptible d’être efficace
chez un patient (médecine personnalisée). Des progrès considérables ont été
réalisés dans ce domaine, la plupart des spécialistes de l’asthme classant
maintenant les patients asthmatiques en fonction de la sévérité de l’inflammation
de type 2 (T2). 3
• L’inflammation de type 2 est médiée par les éosinophiles, les mastocytes, les
basophiles, les lymphocytes T sécrétant les cytokines dites « Th2 » (interleukines
IL-4, IL-5 et IL-13), les cellules lymphoïdes innées (sous-groupe 2) et les
lymphocytes B produisant les IgE. Certains patients asthmatiques présentent
un niveau d’inflammation de type 2 plus élevé (T2-high), alors que d’autres ne
présentent pas ou peu d’inflammation de type 2. La pathogenèse de l’asthme
sévère chez les patients présentant une inflammation de type 2 légère est moins
bien caractérisée que le phénotype T2 sévère, mais elle est probablement
associée à des processus dans lesquels les neutrophiles sont principalement
impliqués (asthme neutrophilique). 3
• Environ 50% des cas d’asthme sévère sont associés à une augmentation
persistante des marqueurs de l’inflammation de type 2. Le phénotype
éosinophilique est plus fréquent en cas d’asthme à début tardif qu’en cas
d’asthme juvénile, qui est davantage caractérisé par l’atopie (prédisposition
génétique). 3
• Chez les patients souffrant d’asthme à éosinophiles, il y a sous l’action des
IL-3, IL-4 et IL-5 une augmentation persistante d’éosinophiles et d’IgE dans
les muqueuses bronchiques. Celle-ci est directement liée à la sévérité des
symptômes et au risque d’exacerbations. 4
• Etant donné que les exacerbations sont la cause la plus fréquente de morbidité
et de mortalité chez les patients asthmatiques, une importante stratégie de
recherche actuelle consiste à mettre au point des médicaments qui pourront
limiter autant que possible le nombre d’éosinophiles activés dans les voies
respiratoires. 4